Le pinceau et l’encrier

Depuis 2007, je fréquente régulièrement la Camargue pour y immortaliser son avifaune riche et si particulière. L’espèce emblématique par excellence étant le flamant rose, celle-ci fait partie de mes sujets de prédilection lors de mes virées photographiques camarguaises. S’en est suivi en 2019 un ouvrage intitulé « Flamingo », fruit de cette décennie de photographies sur l’espèce l’abordant avec une approche particulièrement décalée des prises de vues conventionnelles. Jouant sur les techniques de défocalisation et de mouvements volontaires, les images obtenues s’apparentent presque à des dessins ou de l’aquarelle.

Aujourd’hui, je continue de photographier le flamant rose avec beaucoup de plaisir et en essayant de toujours réaliser d’autres types d’images. Et ce ne sont pas les idées qui manquent tant les possibilités sont variées. A ce titre, c’est avec plaisir que je vous présente cette photo intitulée « Le pinceau et l’encrier », réalisée l’hiver dernier à l’occasion du stage photo en Camargue que j’encadrais.

Accompagné des photographes participants, j’expliquais comment créer des effets Hi-Key et Low-Key à l’aide de la correction d’exposition quand quelques flamants roses se sont approchés de nous pour se nourrir dans cette lagune au niveau d’eau peu élevé. L’occasion était rêvée pour mettre en pratique les conseils prodigués car certains individus remontaient la tête couverte de boue après avoir cherché leur nourriture au fond de l’eau vaseuse.

C’est une image que j’avais en tête depuis de nombreuses années mais sa concrétisation n’est pas si simple. En effet, elle nécessite d’avoir le bon niveau d’eau afin que les flamants roses puissent venir patauger dans ce substrat boueux ; un ciel laiteux afin que le reflet à la surface de l’eau soit blanc ; une lumière suffisante mais diffue pour ne pas avoir d’ombre projetée ; une journée sans vent pour obtenir un reflet parfait et enfin d’être sur place et de ne pas se tromper dans ses réglages !

Ce jour-là, toutes les conditions étaient réunies et nous avons sauté sur l’occasion pour réaliser de belles images dont celle-ci.

Pour les plus techniciens d’entre vous, voici les exifs :

Canon EOS R5 / 600 F4 / mode Aps-C / Ai-Servo / Détection de silhouette animale

1/400 sec – f/5 – Iso 2500 – +2IL

Vous remarquerez que j’utilisais la fonctionnalité « détection de silhouette » apparue sur les nouveaux boitiers hybrides. Cette technologie couplée à la cadence élevée des rafales aide évidemment à la concrétisation et à la réussite de ce genre d’image ! Même si le matériel ne fait pas tout, il faut bien admettre qu’il simplifie la tâche et offre de nouvelles perspectives photographiques ! Quand tout va bien… 😉

Et pour terminer, cette image vient de se faire remarquer en remportant le « Grand Prix » du concours photo du festival de photographiques ornithologiques espagnol « FIO Extremadura » dont voici les résultats : https://fioextremadura.es/en/concurso-fotografico-fio-2/ Un beau coup de projecteur quand on voit le panel de photographes de renommée qui ont participé.

Si vous aussi vous souhaitez réaliser des images de flamants roses qui sortent un peu de l’ordinaire, n’hésitez pas à lorgner du côté de mon prochain stage photo en Camargue : https://www.unoeilsurlanature.com/project/france-la-parade-du-flamant-rose/

Belle journée à toutes et tous !

Jonathan