Stage photo ``Chouette & couleurs d'automne`` - Retour de séjour
Entre le parc des Ecrins et le parc du Queyras,
Quelque part entre le parc national des Ecrins et le parc naturel régional du Queyras se cachent les chouettes des forêts de montagne.
S’il est souvent difficile d’apercevoir une chouette de Tegmalm ou une chouette chevêchette, il est tout à fait possible de les entendre à la bonne saison dans ces lieux sauvages et préservés que représente ces 2 parcs.
En automne, les mâles de chouette chevêchette se font entendre tôt le matin ou tard le soir pour défendre leur territoire.
Avec de la chance certains individus vont même chanter en pleine journée en novembre !
Cette année dès le premier soir nous avons eu une chance extraordinaire !
Une soirée de haut vol
A peine arrivée sur le site, nous entendons de nombreux passereaux dans les sapins puis mon regard se tourne vers 3 grands mélèzes isolées. De là nous entendons quelques mésanges boréales, un grimpereau et une mésange huppée qui donne de la voix. Leur comportement est étrange, il semble y avoir un danger. Je préviens alors le groupe d’une éventuelle opportunité photo et je sors mes jumelles.
Le vol fugace et discret de la petite chouette chevêchette ne se fait pas attendre. Comme un avertissement pour les passereaux et comme un signe du destin pour nous autres, observateurs.
L’expérience que j’ai acquise ces dernières années à rechercher, écouter et observer cette chouette très discrète à porté ses fruits ce soir.
Patience & persévérance
S’il n’est pas aisé de pouvoir écouter et observer la petite chouette, il est encore plus délicat de la trouver en pleine forêt même quand on sait à peu près où elle se trouve.
Une fois le chant ou le vol localisé, il faut souvent compter une bonne dizaine de minute pour analyser l’environnement et la trouver dans sa cachette, mimétique entre les branches.
Si les roitelets, mésanges noires, orites à longue queue et autres passereaux se sont empressées de partir une fois la chouette dissimulée, c’est à moi de jouer !
Et le temps est compté car nous ne savons pas vraiment combien de temps elle restera sur place.
Monter en ISO
Une fois bien localisée grâce aux jumelles et à une bonne persévérance, il faut à présent trouver les bons réglages. La chouette était à seulement 8 mètres de moi. La lumière est souvent très faible, car même en pleine journée la chouette chevêchette se dissimule souvent dans des lieux sombres.
Durant cette première soirée, nous avons dû pousser la sensibilité ISO à 4000 pour espérer obtenir un bon résultat, surtout au moment du bâillement de la chouette !
Quelques minutes de photo puis ce mâle s’est envolé sous nos yeux à seulement quelques mètres du nous.
Notre petit rapace est parti se percher au sommet d’un sapin pour pousser la chansonnette. Puis il est allé se poser sur une chandelle de mélèze quelques mètres plus loin. Toujours en chantant pour défendre son territoire. Avant de disparaitre au lointain sur fond de vocalise d’un pic noir qui repartait plus bas dans la vallée !
Quel bonheur et quelles émotions pour une première journée !
Certains des participants au stage photo n’ont évidemment pas mesuré l’opportunité photographique et la rare scène de chasse que nous venions de vivre. Je n’ai pas tardé à leur partager ma vive émotion et mon ressentiment quant à la chance d’avoir vécu une scène telle que celle là.
Pic Noir de Laëtitia (participante stagiaire 2024)
Passereaux en vol
Le lendemain nous partons sur un autre site pour la journée, de nombreux passereaux se font entendre tôt le matin mais sans nous laisser les photographier.
Vers 14h, arrivée en ligne de crête, la forêt domine la vallée de la Durance et de nombreuses mésanges noires et boréales piaillent à nos côtés.
Nous en profitons pour tester nos appareils photo hybrides. Grâces aux nouvelles technologies, nous pouvons maintenant sur la plupart des boitiers anticiper l’envol d’un oiseaux en enregistrant des photos en continue dans la mémoire tampon de l’appareil.
Les roitelets, mésanges et grimpereaux nous ont offert un beau spectacle cet après midi là.
Le soir une nouvelle chouette se fait entendre mais les conditions de lumière furent compliquées, surtout pour celles et ceux qui avaient du matériel un peu vieux avec une stabilisation assez faible (plus de 5 ans).
Les chamois des Ecrins
Le troisième jour, nous partons à la rencontre des chamois au cœur du parc national des Ecrins, c’est la période du Rut en ce mois de novembre !
Les chamois restent à distance mais nous offre un beau spectacle avec quelques courses poursuites sur les versants Sud du parc.
Pas de chouettes dans ce secteur du parc mais de nombreux passereaux à observer et à photographier dont le cincle plongeur, les tarins ou encore les becs croisés !
Une forêt vieille comme le monde
Pour la quatrième journée, je décide d’emmener le groupe dans une forêt immense où se cachent de nombreuses chouettes. Les arbres sont gigantesques dans ce biotope mature. Il nous faut être stratégique et patient pour trouver les nombreux habitants de cette forêt extraordinaire.
Un écureuil passe devant nous, nous entendons une sitelle, puis un couple de bouvreuil. Ensuite c’est un troglodyte qui vient chanter à quelques mètres de nous. Une belle observation et de belles images.
Nous prendrons le temps de photographier les ambiances de mousses et de lichens barbus dans la lumière du matin. Un cassenoix curieux viendra ensuite se poser sur le sapin d’en face à l’heure du déjeuner.
La petite chouette se fait entendre en fin de matinée, le temps de faire quelques clichés. Puis elle repartira dans les entrailles de cette forêt magique.
Léo Gayola
Participez à cette aventure photographique à la recherche de la chouette :
https://www.unoeilsurlanature.com/project/france-chouettes-et-couleurs-dautomne/